Pour le Chef de l’Etat, les auteurs de tels «crimes odieux ne bénéficieront pas à l’avenir d’une libération conditionnelle, ni d’une réduction de peine», indiquant que la grâce ne sera accordée qu’à ceux qui la méritent.
Le Président de la République Kaïs Saïed a présidé, hier, au Palais de Carthage, la réunion du Conseil de sécurité nationale consacrée notamment à l’examen des mesures qui devraient être prises à la lumière des développements survenus sur les plans sanitaire, sécuritaire et social.
La réunion s’est déroulée en présence du Chef du gouvernement Hichem Mechichi et du président du Parlement Rached Ghannouchi.
Selon un communiqué de la présidence de la République, la réunion a été consacrée à l’examen des mesures à prendre en lien avec les évènements qui se déroulent à plusieurs niveaux, notamment dans le domaine de la santé, en plus de débattre des évolutions sécuritaires, économiques et sociales et d’autres questions qui préoccupent l’opinion publique en Tunisie.
La réunion du Conseil de sécurité nationale a traité de la situation sanitaire marquée par l’explosion du nombre de personnes contaminées et par un nombre élevé de morts du coronavirus. A cet effet, le Chef de l’Etat a insisté pour que «les causes soient diagnostiquées et les moyens de circonscrire cette épidémie identifiés».
Il a adressé aussi ses remerciements aux cadres médicaux et paramédicaux ainsi qu’à tous les autres corps impliqués dans la gestion de cette crise et ce pour leur travail colossal, rappelant que certains d’entre eux ont payé de leur vie l’appel du devoir.
Dans le même sillage, le Président de la République a souligné la nécessité pour l’État d’avoir une politique unique qui soit appliquée au niveau central et dans les régions et a critiqué ce que certains font pour semer la panique et alimenter les tensions et les divisions régionales, soulignant que les crises en Tunisie nécessitent l’unité, alors que les divisions et la désunion ne font que les compliquer.
En outre, Kaïes Saïed a réitéré son appel à écouter les avis des spécialistes et des experts, car leurs appréciations de la situation reposent sur des données scientifiques.
Il a souligné le besoin urgent aujourd’hui d’une politique nationale basée sur une décision nationale claire, et a également évoqué la déliquescence du service de santé publique, soulignant la nécessité de fournir un traitement à ceux qui en ont besoin sans discrimination entre les patients.
A cet effet, le Chef de l’Etat a appelé les citoyens à adhérer strictement au protocole sanitaire édicté par les ministères de la Santé, de l’Intérieur, des Affaires locales et de l’Environnement.
En outre, il a été convenu que les gouverneurs peuvent déclarer le confinement sanitaire au niveau régional ou local et à chaque fois que cela est jugé nécessaire, à condition qu’une coordination se fasse avec les autorités centrales dans tous les cas.
Le Président de la République a affirmé aussi qu’en cas d’aggravation du nombre de contaminations dont découlerait un nombre élevé de décès, il est possible de décréter de nouveau le couvre-feu sur tout le territoire de la République.
Le Président de la République a évoqué lors de cette réunion le niveau élevé de criminalité en Tunisie, soulignant la nécessité de lutter fermement contre ces crimes odieux et d’appliquer la loi à tous les criminels.
Le Chef de l’État a apprécié les efforts consentis par les agents de sécurité, les appelant à les redoubler pour que ces crimes ne se reproduisent pas. Evoquant le viol et le meurtre d’une jeune fille survenus à la fin de la semaine dernière, et il a exprimé sa confiance dans la capacité des agents de sécurité à endiguer ce fléau.
Le Chef de l’Etat a annoncé que les auteurs de tels «crimes odieux ne bénéficieront pas à l’avenir d’une libération conditionnelle, ni d’une réduction de peine», indiquant que la grâce ne sera accordée qu’à ceux qui la méritent.
Dans ce contexte, il a ajouté que le texte est clair, quiconque tue injustement une personne est passible de la peine de mort, en particulier ceux qui ont commis à répétition de tels crimes. Toutefois, le Chef de l’Etat a assuré que les auteurs de ces crimes bénéficieront d’un procès équitable et du droit à la défense.
Le Président de la République a également évoqué la lenteur des procédures liées aux affaires de corruption, estimant que ceux qui ont été condamnés par l’histoire, la société n’attendra pas que le tribunal les juge, affirmant dans ce contexte que «nous devons tous être au niveau des aspirations de l’étape historique dans laquelle nous vivons aujourd’hui».
Liberte
29 septembre 2020 à 15:31
J’ai pensé que la peine de mort est interdite en Tunisie ?